3.17 : Prosopagnosie

La prosopagnosie, également connue sous le nom de cécité faciale, est l'incapacité à reconnaître les visages. Dans les cas graves, les personnes atteintes de prosopagnosie peuvent même ne pas reconnaître les membres de leur propre famille, y compris les parents et les conjoints, simplement en se basant sur leur visage. Par exemple, une personne atteinte de prosopagnosie peut passer devant son enfant au milieu de la foule et ne pas le reconnaitre qu’après avoir remarqué le sac à dos ou la veste préférée de son enfant. La prosopagnosie altère spécifiquement la reconnaissance faciale, tandis que la reconnaissance d'autres objets ou stimuli reste inchangée. Par conséquent, les personnes atteintes de prosopagnosie se fient à des indices non faciaux, tels que des motifs de peau uniques, la forme et la taille du corps, des styles ou des couleurs spécifiques de lunettes et des styles vestimentaires préférés pour identifier des personnes familières. Par exemple, une personne atteinte de prosopagnosie peut reconnaître un collègue à sa coupe de cheveux originale et à la monture colorée de ses lunettes.

La prosopagnosie peut être présente dès la naissance ou acquise à la suite d'une lésion cérébrale, d'un accident vasculaire cérébral ou d'une maladie neurologique. La prosopagnosie développementale se caractérise par des connexions inadéquates et un nombre réduit de fibres de matière blanche reliant différentes régions cérébrales responsables de la reconnaissance faciale. Cette condition perturbe la communication neuronale et entrave le traitement des visages de la petite enfance à l'âge adulte. Par exemple, un enfant né avec une prosopagnosie peut avoir du mal à reconnaître ses camarades de classe et ses professeurs, se fiant plutôt à des caractéristiques distinctives comme la voix forte du professeur ou les taches de rousseur caractéristiques d'un camarade de classe. Des études montrent que le gyrus fusiforme situé dans le lobe temporal joue un rôle crucial dans la reconnaissance faciale, et des lésions de cette zone peuvent entraîner une prosopagnosie. Par exemple, une personne qui souffre d'un accident vasculaire cérébral qui endommage le gyrus fusiforme peut soudainement se retrouver incapable de reconnaître même son propre reflet dans le miroir. La prosopagnosie démontre les limites de la plasticité cérébrale, car les troubles de la reconnaissance faciale persistent tout au long de la vie malgré une exposition répétée à des visages familiers.